J’ai envoyé une Newsletter il y a quelques temps à mes abonné·es.
Et parce qu’elle continue à résonner en moi, et que les échos sont également nombreux autour de moi, j’ai eu envie aujourd’hui de publier le message sous forme d’article sur le blog.
Tu peux aussi écouter l’article en version audio :
{ avril 2023 }
La semaine dernière, j’ai eu un artiste en consultation pour l’aider à décrypter un contrat de licence qu’un label lui avait envoyé.
Deux jours après, il m’écrit que, suite à notre entretien, il avait envoyé un mail au label avec toutes les questions qu’on avait vues ensemble lors de la consultation.
Deux heures après le label lui avait répondu : on laisse tomber.
…
Quand j’ai commencé les consultations il y a 3 ans et que ça m’arrivait, j’avais des scrupules, je me disais « Mince ! Il a payé une consultation et finalement ça se fait pas »… 😬 L’impression qu’il n’avait pas “rentabiliser” la consultation en quelque sorte.
Mais aujourd’hui…
…
Aujourd’hui, je peux vraiment dire que quand un artiste m’annonce que finalement il n’a pas signé… PURÉE, c’est une IMMENSE joie !!
Et souvent même un soulagement.
Parce que.
Le nombre d’artistes que je vois encore dans des états pas possible parce qu’ils se sont engagées dans des relations qui n’étaient pas bonnes pour eux…
Tout ce qu’ils perdent d’estime de soi (parce que tu te sens con d’avoir signé un contrat pourri, sans faire attention), d’énergie (à courir après un label qui répond pas, à déchiffrer des états de redevances bourrés d’erreurs, à demander des explications aux stagiaires qui comprennent rien, etc. ), et aussi tout ce qu’ils perdent d’argent (finalement ça leur coute beaucoup plus cher qu’une consultation : des morceaux perdus, des albums à la poubelle, des royalties perdues, des frais d’avocat, de procédure…).
Et ce n’est pas de la science-fiction, beaucoup d’entre vous le savent très bien.
C’est pour ça que dans mes articles et dans mon Guide de négociation je dis que :
Parfois Souvent, pour un artiste, réussir une négociation, c’est réussir à dire NON.
NON. Pas comme ça.
Et je crois que mon travail c’est de les y aider.
Je suis en train de me rendre compte que les artistes, producteurs, managers qui viennent me voir en consultation, très souvent, n’attendent PAS forcément que je leur donne le feu vert pour signer.
Ils ne me payent pas pour que je sois gentille et sympa, et que je m’exclame “waouw quelle chance un label qui veut bien te faire la grâce de son attention”.
Au contraire.
Je réalise que régulièrement ce qu’on attend, c’est que j’aie moi-même le courage de dire :
Tu le sens pas ? Ne signe pas.
Les moments de négociation sont révélateurs de la QUALITÉ de la RELATION : Est-ce qu’on peut se parler ? Est-ce qu’on s’écoute avec respect, avec intérêt ? Est-ce qu’on s’engage dans une VRAIE collaboration, dans un authentique partenariat ?
Pour moi, la réponse à ces questions, c’est précisément ce qui conditionne la signature.
C’est la première question que je pose systématiquement dans mes consultations : Comment tu le sens ? Le contrat, le label en face, la relation ?
En fonction de la réponse, je n’aurais en réalité plus du tout besoin d’analyser le contrat. Je sais si ça vaut le coup de signer ou pas.
Je sais quand l’artiste SAIT au fond que c’est un deal pourri…
Souvent, on analyse le contrat ensemble pour donner une base “tangible” au refus. Pour rationaliser, expliquer que “oui mais tu comprends à l’article 6 blablabla”. OK tout ça.
Mais ce n’est PAS le contenu du contrat qui compte. Pas en priorité en tout cas.
Ce qui compte, c’est exactement ce que cet artiste a expérimenté : il pose des questions, il fait des suggestions, il exprime par là son souhait de préserver au mieux ses intérêts, et on l’envoie bouler : le message est clair.
IMAGINE un peu s’il avait signé ce contrat…
Quoique, il n’y a pas besoin d’imagination. C’est la réalité de pleins d’artistes. Il suffit de leur parler.
On peut penser “Ah mais là c’est pas lui qui a dit non, c’est le label”.
Pour moi, c’est pareil.
L’artiste a pris le risque de poser des questions à propos de ce contrat qu’on lui proposait.
Pour lui, poser une question, ça voulait dire : “NON. Pas dans ces conditions.”.
Il SAVAIT que ça allait faire tilter, que ça pouvait déranger.
Or, c’est là-dessus que beaucoup d’artistes ferment les yeux, alors qu’ils sentent bien au fond d’eux qu’il y a un truc qui ne va pas…
Ils se ruent sur les pourcentages, sont contents avec leur “20%” (de quoi ? on sait pas), n’osent pas poser de questions au label, et se précipitent pour signer.
Pourquoi ?
Parce qu’ils ont peur de « passer à côté »…
Bon sang, mais passer à côté de quoi ?! DE QUOI ?
De la Gloire ? Des Millions ?
Mais de quel Succès parle-t-on si notre première action est de faire quelque chose que notre bide refuser de faire ?
De quel Succès parle-t-on quand on entre dans une relation alors qu’on ne se sent pas VRAIMENT bien, en confiance ?
Dans quel état va-t-on se retrouver à la fin de notre moment de gloire ?
Si on ne respecte pas ses sentiments d’inconfort, ses intuitions, son instinct, ses tripes, ses élans, ses doutes, on risque surtout d’avoir le sentiment tenace de passer à côté… de soi et de sa vie !
Alors, n’ayons pas peur de Réussir nos Négociations en envoyant bouler les propositions pourries et les relations qui ne répondent pas à nos aspirations les plus profondes.
En faisant ça, UNE seule chose à côté de laquelle on risque de passer : les emmerdes !
Sur ce, je te salue et te souhaite une belle journée 🌈
Si tu es assez courageuse, courageux et que tu veux réserver une consultation avec moi, renseigne-toi par ici.
Ne t’inquiète pas, la plupart de mes clients SIGNENT leurs contrats !
De la même façon que j’apporte à certaines personnes des “raisons logiques” pour pouvoir refuser sereinement, je permets à d’autres d’avoir tous les éléments à leur disposition pour accepter le cœur léger… 😉
Pour finir, je voulais publier ici un témoignage que j’ai reçu sur Linkedin après la publication de l’article :