Tu connais l’IFPI ?
C’est la Fédération Internationale de l’Industrie Phonographique.
L’IFPI a annoncé dans son dernier rapport publié en mars 2022 que le secteur de la musique enregistrée avait réalisé plus de 25 MILLIARDS DE DOLLARS de chiffres d’affaires dans le monde en 2021.
On dépasse même le pic des années 2000-2001, périodes fastes où l’argent généré par la musique était au plus haut. C’était inespéré après des années de traversée d’une économie moribonde en chute libre.
Apparemment, ça serait une bonne nouvelle de retrouver ce pic… Je pense que cela mériterait d’y réfléchir à deux fois, mais bref.
Tu peux télécharger le Rapport sur le Marché Mondial de la Musique en 2021 en version française sur le site du SNEP et en anglais sur le site de l’IFPI.
Donc on disait : 25 milliards de dollars de chiffres d’affaires.
Pas Millions : Milliards.
Uniquement le secteur de la musique enregistrée. Sans compter les concerts et évènements live.
Or, quand je regarde autour de moi la situation financière de la plupart des artistes, musiciennes, musiciens, éditeurs, managers ou producteurs indépendants (période de Covid ou pas), je me dis :
De deux choses l’une :
Soit il y en a qui touchent trop, soit il y en a qui touchent pas assez…
Mais ATTENTION.
Je ne tiens pas de discours politique ou militant enragé.
Si tu me suis depuis quelques temps, tu sais que je ne fais la guerre à rien ni personne.
Je n’ai pas envie de rentrer dans un débat trop facile et stérile qui oppose encore des supposés méchants avec des supposés gentils.
Je m’en fiche complètement.
Chacun fait ce qu’il a à faire. Chacun suit sa route et ses tripes.
En revanche, ça ne veut pas dire que je suis d’accord avec le fonctionnement du système ou que je ne peux pas le questionner.
J’ai des convictions. Et même si je ne les impose à personne, j’essaye d’agir en conséquence.
Et puis surtout j’observe.
Tout comme toi.
J’observe le système économique de la musique.
Je me demande souvent : Mais comment se fait-il que certains artistes ont tellement d’argent qu’ils n’arrivent même plus à le compter et que d’autres ont à peine de quoi s’acheter un sandwich pour déjeuner ?
Ce n’est pas une question de talent. Tout le monde le sait bien.
Ce n’est pas une question de morale ou d’éthique. Je trouve ça génial de gagner beaucoup d’argent. Ce n’est pas mon propos et ce n’est pas ça qui me dérange.
En réalité, je pourrai dire que c’est parce qu’il y a ceux qui ont compris comment fonctionne le système et donc qui s’enrichissent.
Et les autres.
Mais c’est pas ça non plus ce qui me chiffonne…
C’est juste que je m’interroge sur l’intelligence de ce système qu’on a créé.
Comment un système aussi déséquilibré peut-il tenir sur le long terme, être viable, pérenne ?
Ma réponse : il ne peut pas.
Un système qui détruit ses propres ressources (c’est-à-dire ici ses créateurs et ses artistes) va bientôt se rendre compte qu’il n’a plus de quoi… se nourrir !
Je crois que pour qu’on puisse dire d’un mécanisme que c’est un système vertueux, c’est-à-dire créateur de richesses, et non pas (auto)destructeur, il faut la réunion de plusieurs éléments :
❇︎ un fonctionnement clair et transparent du système (qui est donc compris par tout le monde)
❇︎ le respect (mutuel) de la diversité des acteurs et de la création (on fait de la place pour les petits, les fragiles, les moches mais aussi les géants, les gros, les forts. On n’oppose plus les uns aux autres)
❇︎ un sentiment de justice partagé par ceux qui évoluent dans le système (je parle bien de “sentiment”, ce n’est pas une question d’égalité mathématique et de justice en tant que référence extérieure. La justice est, je crois, plutôt un sentiment intérieur)
❇︎ la responsabilité individuelle de chacun (chacun est libre et conscient de ses propres choix et n’accuse plus les autres de ses propres difficultés)
Est-ce que j’ai l’impression que l’économie de la musique est aujourd’hui un système vertueux, nourricier, durable, pérenne ?
Qui produit des richesses et des ressources partagées équitablement et grâce auxquelles le système se régénère ?
Un système qui repose sur la Clarté, la Diversité, la Justice et la Responsabilité ?
Ai-je vraiment besoin de répondre ?
Je crois que, malheureusement, peu de gens pourraient répondre par l’affirmative à cette question (même – et surtout! – ceux qui bénéficient le plus du système).
POURTANT.
Chaque année, de plus en plus de personnes veulent devenir musiciennes et musiciens professionnels.
Chaque année, de plus en plus de personnes veulent travailler et entreprendre dans la musique pour accompagner les créateurs, soutenir la création, quels que soient leur métier.
Quelle place y-a-t-il pour eux dans ce système ?
C’est la question que je me pose sans cesse.
Surtout depuis que je suis formatrice en droit de la musique.
Parce que je ne veux pas te vendre du rêve.
Je n’ai pas de réponses aujourd’hui sur la manière dont on peut transformer le système économique de la musique.
Est-ce qu’on doit le transformer ? Est-ce qu’on veut vraiment ? Est-ce que ça commence d’abord par soi ?
Je ne sais pas.
Le système est tel qu’il est.
Par contre, ce que je sais et que mon activité m’a permis de voir c’est que comprendre comment circule l’argent dans la musique, ça te permet 2 choses :
1. avoir plus de CLARTÉ sur le fonctionnement des mécanismes à l’oeuvre aujourd’hui dans le monde professionnel de la musique (et mieux comprendre les enjeux des mutations à venir)
2. d’être RESPONSABLE de tes choix, d’avoir les connaissances qui te permettent de DÉCIDER ce qui est le mieux pour toi (intégrer le système dominant ou intégrer, voire créer des systèmes parallèles si tu préfères)
Comprendre la mécanique du système est essentiel pour avoir une chance de s’en sortir dans le monde professionnel de la musique.
Est-ce que les Madonna, Dr. Dre, Goldman, Sting, David Bowie, James Brown, Miles Davis et mille autres artistes encore n’avaient pas compris comment fonctionnait le Business de la Musique… ?
Que ce soit les artistes d’hier ou ceux d’aujourd’hui.
Est-ce qu’ils ont hérité de cette richesse en restant le nez dans leur partition du matin au soir sans se soucier ni de leur argent, ni de leurs droits ?
Je crois bien que non.
Ils ont compris et appris à voir ce que d’autres ne voyaient pas : les courants monétaires.
Tu vois les courants marins dans les Océans, genre le Gulf Stream ?
Pour l’argent, c’est pareil.
L’argent emprunte ces courants, des circuits spécifiques créés pour alimenter le système économique de la musique.
Mais ces circuits sont invisibles.
Enfin, c’est surtout qu’on ne sait pas les voir.
Et c’est pour t’aider à voir ces circuits invisibles que j’ai créé le cours en ligne Accord Parfait.
Pour t’aider à te repérer dans l’écosystème complexe de la musique.
Pour te permettre d’intégrer le monde professionnel de la musique avec discernement et lucidité.
Pour t’aider à garder l’oeil ouvert sur les transformations profondes à venir.
Parce que oui, la bonne nouvelle, c’est que le système évolue.
Qu’on le veuille ou non, que ça nous plaise ou pas, le système économique de la musique est, lui aussi, soumis à cette loi universelle, métaphysique, philosophique, quantique qui nous horripile mais qui est pourtant très banale : tout est en mouvement perpétuel. Quelle bonne nouvelle 🙂
2 réponses
Je touche pas encore les Millions de Scott storch; houston on a un pb!!
Si … Y a un truc qui déconne … Je suis dans le rouge à la banque … donc les fameux 25 milliards , j’en vois pas encore trop la couleur !!!